En collaboration avec Aïnhoa Nicolas, Doctorante en Design au laboratoire Projekt.
Alors qu’elles ont plusieurs fois fait les gros titres au cours des dernières années en raison de scandales sanitaires, les algues prolifèrent également depuis un certain temps dans le monde de la création, quoique plus discrètement.
Alimentant jusque-là davantage les imaginaires que les rayons de boutiques “design”, la fascination autour de cette ressource naturelle comme matière à façonner, existe de longue date.
🪸Un intérêt autour des algues comme matériau qui n’est pas nouveau, comme nous allons le voir ci-après, aux enjeux parfois ambiguës.
Salutaire dans l’idée mais plus vaseux dans la réalité, pourquoi tant d'émulation autour de l’algue ?
Bien que son absence quasi totale sur le marché industriel indique une certaine difficulté d’exploitation, dans le secteur du design (comme de la pétrochimie, d’ailleurs), ce sont avant tout pour ses vertus écologiques que l’algue est convoitée.
🔎 D’ailleurs qu’est-ce qu’une algue ?
C’est un végétal marin à la grande diversité d’espèces que l’on catégorise en deux grandes familles, celle des macro-algues (par exemple les laminaires : ces algues brunes des côtes rocheuses) et celle des microalgues (par exemple la spiruline : ces algues vertes de forme spiralée).
Les algues se comportent comme les plantes vertes, grâce à la photosynthèse elles jouent un rôle central dans l’absorption du dioxyde de carbone et dans la production d’oxygène, tout en offrant une source d’alimentation et d'habitat au sein des écosystèmes marins. Elles sont l’un des principaux puits de captation du dioxyde de carbone au sein des océans, pour la terre (plus important encore que celui formé par les plantes terrestres).
Pour en découvrir plus sur les nombreuses espèces et divers emplois des algues, aller voir ce site : https://www.universalis.fr/encyclopedie/algues/9-utilisations-importance-et-nuisances/
🌊 Actuellement, les algues représentent une opportunité d’innover d’autant plus attrayante qu’elles pullulent sur certaines côtes du littoral - dégageant au passage un gaz toxique (le sulfure d’hydrogène) et provoquant de nombreux désagréments, au grand damne des locaux qui fustigent contre ce dérèglement - ce qui offre une quantité importante de matière à exploiter.
Pas si anecdotique en cette période d’élections législatives, les algues, si elles sont source de conception relèvent aussi d’enjeux politiques et écologiques, ce dont le monde du design ne peut ni ne doit faire abstraction.
Leurs principaux avantages ?
C’est une matière première, une ressource renouvelable accessible et localement présente à plusieurs endroits de France (le long des côtes bretonnes et normandes, en Loire-Atlantique, etc.).
Existant en abondance dans la nature, les algues sont aussi faciles à « produire » que bénéfiques : effectivement, ces végétaux aquatiques font partie des rares organismes à absorber du CO2 durant toute leur période de croissance. Elles représentent donc un allié imparable pour lutter contre les crises écologiques actuelles.
Leur production est écologiquement réparatrice : non seulement, celle-ci ne requiert “ ni eau douce, ni fertilisants, ni pesticides”, mais elle permet également de dépolluer en quelque sorte des eaux trop acides ou riches en nutriments, en s’en “nourrissant” pour croître et produire de l’oxygène.
Elles sont simples et peu onéreuses à cultiver (à ce sujet, allez voir Comment cultiver les algues). À noter, c’est en Asie que la production d’algues est la plus importante.
Faciles à manipuler, elles ne demandent pas d’équipements particuliers.
Au vu de leur grande diversité d’espèces, elles offrent un très large éventail d’applications et ouvrent ainsi le champ des possibles.
![Bioplastic projects made from algae, corn starch and other natural products Bioplastic projects made from algae, corn starch and other natural products](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F0a3bc4c8-e191-42d3-b96b-3cfc36d10a00_852x852.jpeg)
🧪 Utilisées dans des domaines tels que la cosmétique ou l’agroalimentaire, la pharmaceutique, mais aussi depuis plus de 10 ans par des acteurs du secteur pétrolier (voir cet article-ci et celui-là), les algues sont cultivées depuis déjà longtemps pour leurs nombreuses qualités.
Et dans les secteurs de l’architecture et du design, les algues représentent-elles un matériau novateur ?
Pas vraiment ! Déjà à l’Antiquité, les algues étaient employées dans diverses constructions notamment en tant qu’isolant (les algues s’avèrent être de bons régulateurs thermiques, résistantes au feu, antibactériennes et semblent aussi absorber l’humidité) ou en tant que liant naturel pour remplacer le ciment traditionnel (matériau excessivement polluant et producteur de CO2).
Dans des articles ou ouvrages (à l’image de celui-ci) évoquant les habitations d’antan et des techniques de construction ancestrales, on découvre justement que dans la partie du littoral Nord de la Mer noire, les Grecs utilisaient parfois des algues en couches d’isolant pour les cloisons ou planchers de leur habitations. Ou encore dans les habitations anciennes de l’ile de Formentera, comme le révèle le projet Life reusign Posidonia.
C’est également au sein d’habitations localisées, cette fois-ci en des littoraux plus nordiques, qu’un autre héritage historique et usage technique des algues nous est révélé : celui de l’emploi, à l’époque des Vikings, d’algues pour former des toitures, comme cela est toujours le cas dans la ville de Læsø au Danemark, avec ses habitations aux toits à l’aspect de chevelure.
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F306c54d2-4ee4-4a25-a055-a2824b8a8073_713x457.jpeg)
Ni réellement nouveau ni innovant, de nombreux travaux de recherche modernes menés autour d'éléments architecturaux faits à base d’algues, sont pourtant vendus comme tels bien qu’ils ne fassent que remettre au goût du jour d’anciens procédés de construction.
Ce qu’expose parfaitement cet article “L’algue : un matériau ancestral sur le retour dans la construction.” ; la reprise actuelle la plus en vogue étant, semble-t-il, les briques biodégradables et biosourcées fabriquées à partir d’algues marines comme cela se faisait déjà… à l'âge du Bronze.
♻️ Des réappropriations et pistes d’action pour un bâti plus écologique et durable, auxquelles participent entreprises et universités, notamment françaises, à l’image de celle de La Rochelle et de l’entreprise Algopack qui se sont associées pour développer un biocomposite à base d’algues.
Un matériau “innovant” qui ambitionne de remplacer à terme tous les éléments issus de la plasturgie et pour lesquels les secteurs de l’architecture et du design se trouvent être des cibles de choix, notamment pour la confection de panneaux de construction ou pour la fabrication de fournitures de bureaux, d’équipements pour la maison ou de mobiliers.
En tant que designer ou ingénieur, s'approprier cette matière naturelle présente en surnuméraire pour en faire un biomatériau, peut ainsi à première vue, apparaître comme un juste rééquilibrage des choses.
📌 Pourtant, cette pratique qui consiste à conférer aux algues de nouveaux usages tout en désenclavant les plages, laisse pointer quelques paradoxes.
Que se cache-t-il donc derrière cette marée d’innovations à base d’algues ?
Dans le cas des algues, la transformation d’une matière vivante à inerte - passage obligatoire pour assurer la stabilité et la durabilité des produits qui seront ultérieurement confectionnés avec - s’avère quelque peu plus compliquée qu’espéré ou tout du moins pour un matériau à 100% naturel
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F3a0967b9-060a-46bb-8c78-ce1f4a08a15c_2850x1618.png)
De nombreux produits industriels à base d’algues, ne peuvent ainsi à l’heure actuelle, que se vanter d’une diminution des composants issus de l'industrie pétrochimique dans leur recette sans avoir encore réussi à les éliminer totalement.
On pense notamment à Algo, une entreprise proposant des peintures composées à 98 % d’algues et de résine biosourcée, ce qui permet de minimiser les particules volatiles polluantes habituellement présentes dans cette gamme de produits, mais aussi d’”économiser en moyenne 1,5 kg de CO2 à chaque litre de peinture produit”.
‼️Alors que tout l’attrait des algues porte sur la possibilité de les employer de la manière la plus brute et pure possible, afin que son impact écologique reste le plus faible tout au long de son cycle de vie, dans les faits cela n’est souvent pas réalisable.
Or, qui dit matériau composite ou bi-matériau indique qu’en fin de vie celui-ci ne sera certainement pas compostable ou pas totalement, annihilant alors une bonne part des bénéfices de l’emploi des algues.
![Terroir_project_Setup(EM)_web_1800.jpg Terroir_project_Setup(EM)_web_1800.jpg](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F0ce21088-5543-4fbd-a71b-8ecd9d4d96ab_1800x1200.jpeg)
Depuis maintenant plusieurs années, le designer Samuel Tomatis travaille activement sur le développement de différentes typologies de matériaux confectionnés à partir de cette biomasse et sans ajout d’aucuns éléments non-naturels.
À mi-chemin entre science et design, soutenu par des collaborateurs de choix comme l’INRAE ou le CNRS, ce projet nommé Alga trouve son origine en 2016 :
“ L’enjeu premier du projet Alga est d’élever ce déchet local [les algues des côtes bretonnes] au rang de production positive et de le percevoir comme un gisement abondant dans un contexte d’urgence écologique et de raréfaction des matières premières fossiles.”
Poétiques et singuliers, les objets à base d’algues produits par le studio Samuel Tomatis sont - d’après la lecture des descriptifs de son site web - à la fois durables et éphémères ; semi-artisanaux et semi-industriels ; pensés pour être accessibles pour tous mais jusque-là majoritairement exposés aux sein de grandes structures muséales ; etc.
🚧 Autant de contradictions qui, non sans vouloir détruire la nature et l’intention louables du projet, montrent toute la difficulté qu’il y a à engager des projets autour de cette ressource-déchet, notamment pour son déploiement à une échelle industrielle.
De plus, la figure du designer “sauveur “qui octroie une fonction nouvelle à une matière devenue nuisible questionne : déployer des outils, engager du travail et des réflexions autour de cette récupération d’algues, ne tend-il pas à encourager voire à invisibiliser la cause réelle du problème, à savoir les pollutions qui entraînent cette sur-présence d’algues ?
D’une autre manière, on peut se demander ce qu’il qu'adviendrait alors de tous ces acteurs du secteur si le niveau de pollution finissait in fine par diminuer, entraînant une chute inévitable du nombre d’algues “en excès”.
📍Capitaliser sur les “communs négatifs”, tel que Alexandre Monnin nomme ce type de “déchets de l’anthropocène”, à l’image ici des algues proliférantes, nous confrontent ainsi à certains seuils pas toujours facilement anticipables tel que le nombre d’algues exploitables, actuellement et à l’avenir.
Bien heureusement, toutes les algues ne sont pas toxiques, cependant les prélever nécessite une connaissance fine de l’écosystème locale afin de ne pas le perturber comme le révèle à nouveau le projet Life Reusing Poseidonia
Autre point important, on remarque qu’à l’inverse la densité d’algue peut diminuer avec le réchauffement climatique tel que les “Posidonia Prairies” d’où l’importance de réduire l’impact carbone des bâtiments afin de pouvoir utiliser ces ressources dans l’avenir.
Dans le cas de l’essor d’une activité commerciale - autour de cette plante aquatique -, l’un des effets de seuil à considérer serait alors : qu’adviendra-t-il de ce marché lorsque la capacité de production ou la demande, seront plus importantes que la quantité de matière naturelle disponible ?
![Photobioréacteur Photobioréacteur](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F21a0aee4-dc80-4b09-87aa-89e54ad72d7e_620x465.jpeg)
Certains diront qu’il suffira alors de développer l’algoculture et cela à une échelle industrielle pour pallier le potentiel manque de ressources à venir.
Une idée qui paraît raisonnable au vu des procédés de culture d’algues peu polluants et circulaires rapportés, notamment dans divers écrits comme cet article scientifique-ci Alga biopolymer towards sustainable circular economy, vantant l’intérêt des photo-bioréacteurs ; une approche qui incite néanmoins à la prudence.
Bien que les avantages de cette ressource marine soient nombreux (comme nous l’avons précédemment vu), évaluer les freins et risques d’une telle filière s’avère essentiel.
👉 En voici les principaux :
1 - La culture ou plutôt mono-culture, ou encore culture d’espèces importées est à entreprendre avec une grande rigueur afin d’éviter un appropriation des eaux - rare espace de la terre jusque-là relativement protégé de ce phénomène (voir cet article-ci) - mais aussi pour éviter d’importer des agents pathogènes, des espèces invasives…
2 - La culture d’algues n’induit pas les même conséquences (ou profits d’ailleurs) en fonction des différents types de cultures, voir à ce propos cet article sur la culture d’algues et notamment le paragraphe “comment cultiver les algues”.
3 - Son coût important, véritable frein pour le déploiement d’une pareille filière n’est pas à négliger car bien que la culture d’algues puissent être relativement peu onéreuse (selon le mode de culture), la production d’un biomatériau et le développement de produits à base d’algues n’en étant qu’au stade de recherche, cela s’avère à ce jour encore coûteux.
👉 Il est de plus, et bien évidemment, important de rappeler que seul l’emploi de matériaux présents localement - donc proche des littoraux dans le cas des algues - est écologiquement raisonnable.
La matière obtenue jusque-là à base d’algues, semble ainsi encore à ce jour, davantage adaptée au secteur du textile ou du packaging, afin de remplacer les matériaux issus de l’industrie pétrochimique couramment employés.
Pour faire le point ?
Au fil des siècles, la perception des algues a fortement évolué, passant de simple rebut de la mer à un matériau à exploiter, jusqu’à devenir une matière à façonner, par les architectes et designers. L’histoire démontre que son emploi et ses usages coïncident avec l’imaginaire social qui l’entoure.
Rétrospective sur la perception de l’algue - en grande partie tirée de l’article “Des usages traditionnels aux nouvelles finalités scientifiques : quels paysages pour les algues ?” de Sophie Litzler.
À la fin du XVIIe siècle, d’après l’ouvrage Le Territoire du vide : l'Occident et le désir du rivage (1750-1840) écrit par Alain Corbin, l’algue représente “un excrément de l’abîme”. Elle est l’élément de l’estran qui « laisse entrevoir au passant “l’horrible désolation des fonds marins”».
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, Alain Corbin écrit que l’algue est associée à l’univers marin hostile. « La mer est la conséquence du déluge divin, lieu du châtiment et de la punition. Les algues ne sont que les “détritus d'un récipient abyssal” ».
En 1646, alors que la mer n’est encore communément que vision de désolation, de territoire du vide, le peintre Jan Van Goyen prodigue une nouvelle représentation : l’estran lui apparaît comme le lieu de la confluence entre une multitude d'acteurs (les marins, les pêcheurs à pied, les récoltants de goémon à charrette). Une représentation qui propage l’image d’un paysage de profusion, de “l’abondance bénie” ; d’ailleurs source de vie pour une myriade de paysans-pêcheurs.
Dans la seconde moitié du XVIII siècle, la découverte des rivages et du grand large concorde avec la lutte contre le spleen. Une pratique du mouvement hygiéniste cherche à démontrer “l’harmonie des corps et de la mer” et pour ce faire, on profère aux algues des vertus bienfaitrices de sorte à répondre à un “impératif thérapeutique”.
À la fin du XVIIIe siècle, les algues deviennent le support d'une activité proto-industrielle qui consiste à exploiter la soude extraite des cendres de goémon brûlé. C’est le début d’une exploitation chimique et d’une activité économique autour de l’algue.
Entre le XVII et XIX siècle, la perception de l’algue évolue grandement : de négative, celle-ci tend vers une appréhension plus positive. “Le promeneur regarde désormais différemment l'algue qui habille l'estran. Les paysages de l'algue deviennent des paysages animés par des activités de pêche et de cueillette. Ils sont désormais un des lieux d'un nouveau « spectacle social », riche de vertu et de tradition.”.
Au XIXe siècle, non seulement l'algue devient une figure lyrique, métaphore « de la femme qui se dévoile de son amant », mais aussi un pan d’activité économique grâce à la thalassothérapie fondée sur les algues.
Goémon : « Le goémon, ainsi que goëmon en Bretagne ou varech en Normandie, est un mélange indéterminé de macroalgues — algues brunes, rouges ou vertes — exploitées par l'homme. On distingue le goémon échoué ou goémon épave (appelé aussi sart ou varech en normand) laissé par le retrait des marées que l'on récolte le long des côtes maritimes, le goémon de rive (découvert à l'estran) encore accroché aux rochers et le goémon de fond récolté en mer par des goémoniers. Le mot goémon désigne aussi par extension l'engrais à base de goémon. »
Pour aller plus loin !
Dans le domaine de l’architecture et/ou de l’ingénierie, quelques projets expérimentaux ont fait le pari d’installer des micro-algues vivantes en façade de bâtiment de sorte à tirer parti du processus naturel de la photosynthèse et ainsi, purifier l’air, capturer du CO2 tout en produisant une biomasse réemployable in situ, par exemple pour chauffer une pièce du bâtiment l’hiver.
l’Algohouse du projet In Vivo imaginé par les agences XTU architects et MU architecture qui se sont associées pour l’occasion à des chercheurs du CNRS, lauréat du concours Réinventer Paris, 2016
Le bionic chandelier, quant à lui, utilise le même procédé mais pour cette fois-ci un luminaire, à mi chemin entre objet d’art et purificateur d’air
Et pour finir, bref horizon des projets récents ou en cours autour de cette ressource aquatique, au sein de différents secteurs créatifs :
Dans la mode, de jeunes créateurs à l’image de Tanguy Mélinand ont transformé les algues en textile ou plutôt en un dérivé aquatique du cuir.
Dans le monde des objets, des lampes aux abat-jours d’algues ont émergé, tout droit sorties de l’océan pour mieux briller. Un procédé que ce studio a réitéré avec d’autres matériaux naturels (choux rouges, mycélium, feuille de cocotier, etc.), dans un même but : produire des séries limitées de luminaires
À mi-chemin entre art et design, Daniel Elkayam propose une recherche surtout matérielle, nommée SEAmpathy, autour de l’algue comme matériau réemployable à l’infini mais aux applications quelque peu abstraites, proposant avant tout une « expérience biophilique ».
Dans le monde de l’art, Julia Lohmann a réalisé différentes sculptures, microarchitectures ou objets manifestes à partir de ces reflux de la mer.
L’atelier LUMA en partenariat avec le MEDSEA (Fondation pour la côte et la mer Méditerranéenne) a lancé un premier projet de résidence autour des ressources marines, pour explorer le lien entre les différentes disciplines que sont l’artisanat, la science et le design. Résultat : des illustrations photographiques réalisées à partir d’algues, d’eau de mer et de lumière.
Le laboratoire Polymères composites hybrides (PCH) d’IMT Mines Alès et d’atelier LUMA, ont travaillé sur la valorisation d’algues locales pour en faire une matière biosourcée, intégrée à la production thermoplastique d’objets.
![Algae tiles Algae tiles](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2Fc5907e0f-4865-4bc6-8058-e72e601474a2_852x594.jpeg)
Et pour aller encore plus loin sur le sujet :
l’article scientifique illustré de nombreuses expérimentations : Biomasonry products from macroalgae: A design driven approach to developing biomaterials for carbon storage
le livret très riche en expérimentations (objets et architectures) autour de l’algue, réalisé par trois étudiants au sein du Material Achitecture Lab : Algae anatomy
Pour davantage d’infos sur les enjeux écologiques
dans le monde du design et de l'architecture intérieure